41st Linz Conference: Labour Biographies and Prosopography

15-18 September 2005, Linz

Conference Report (in French)

La 41e Conférence ITH, qui s’est déroulée à Linz (Autriche) du 15 au 18 septembre 2005, a réuni 80 historiens autour du thème « Labour Biographies and Prosopography ». Plus précisément, c’est sur le thème de la biographie collective ou prosopographie que se sont concentrées la plupart des communications et l’essentiel des débats. Le choix de ce thème témoigne de la volonté de l’ITH de s’ouvrir à des approches et à des méthodes qui ont fortement contribué, dans la période récente, au renouvellement de l’historiographie du mouvement ouvrier en tant que mouvement social dominant du XIXe et du XXe siècle. L’approche par la biographie, et plus particulièrement par la biographie collective, a connu récemment un développement considérable non seulement en histoire, mais aussi dans les sciences sociales plus en général, et a produit des résultats particulièrement intéressants en histoire ouvrière et sociale.

L’objectif essentiel de la conférence était de faire le point sur un certain nombre d’expériences, déjà complétées ou en cours de réalisation, en matière de biographie collective concernant le mouvement ouvrier, et d’en discuter, dans une perspective comparative, les aspects méthodologiques, les acquis scientifiques et les problèmes liés à ce type d’approche.

La première partie de la conférence a été consacrée à l’examen de quelques chantiers prosopographiques particulièrement significatifs. Après une introduction générale par Bruno Groppo, Claude Pennetier a présenté l’expérience du Dictionnaire Biographique du Mouvement Ouvrier Français (DBMOF), entreprise gigantesque lancée par Jean Maitron en 1955 et qui a joué à la fois un rôle de pionnier et de modèle de référence pour d’autres dictionnaires biographiques du mouvement ouvrier élaborés dans une perspective scientifique. Feliks Tych a rappelé les péripéties politiques et les choix méthodologiques du Dictionnaire Biographique du Mouvement Ouvrier Polonais, une entreprise commencée au début des années 60 et aujourd’hui encore en chantier. Comparé à des expériences analogues dans l’ex-RDA et en Hongrie, l’exemple polonais témoigne des difficultés liées au contrôle politique de la biographie exercé par les partis communistes au pouvoir, mais aussi d’une diversité considérable de situations et d’une évidente spécificité polonaise. Horacio Tarcus a souligné le fait qu’en Argentine, ainsi que dans les autres pays d’Amérique Latine, on ne dispose pas encore de travaux scientifiques solides en matière de biographie collective du mouvement ouvrier, et a ensuite présenté son projet, en cours d’achèvement, de dictionnaire biographique de la gauche argentine. Il a expliqué les raisons de ce choix – un dictionnaire de la gauche, et non du mouvement ouvrier en tant que tel -, les critères de sélection adoptés et les problèmes méthodologiques inhérents à ce type de travail.

Klaus Tenfelde a abordé un concept fondamental pour toute réflexion sur la biographie collective, celui de génération, en analysant le problème des générations dans la social-démocratie allemande. Cette dernière était également au centre de la communication de Jürgen Mittag, qui a fait le point sur le projet prosopographique dirigé par le professeur Wilhelm Schröder et concernant les parlementaires sociaux-démocrates allemands (membres du Reichstag et des parlements des Länder) de 1870 à 1933. Ce travail, maintenant consultable par internet sur le site de la Friedrich Ebert Stiftung, est un exemple particulièrement convaincant de l’utilité de la méthode prosopographique pour l’étude du mouvement ouvrier. Mittag a également discuté plusieurs problèmes méthodologiques et de définition en matière de biographie collective. Un domaine particulier également lié à l’histoire du mouvement ouvrier, celui de la coopération, a été au centre de la communication de Patricia Toucas-Truyen, qui a résumé les principaux résultats d’une recherche sur les itinéraires biographiques de militants du mouvement coopératif en France. Une communication de Claudie Weill sur les biographies de militants socialistes juifs de Russie a conclu la première journée de la conférence.

La seconde journée a été consacrée plus spécifiquement aux problèmes de biographie collective dans l’historiographie du communisme, surtout après l’ouverture des archives du Comintern et d’autres archives communistes. C’est dans ce domaine, en effet, que, grâce notamment à l’ouverture d’archives jusque-là non accessibles aux chercheurs, des avancées considérables ont été effectuées depuis les années 90, comme en témoignent les communications présentées au cours de cette deuxième journée. Michael Buckmiller a exposé les objectifs, les méthodes et les résultats d’un vaste projet prosopographique, réalisé à l’Université de Hanovre, sur les collaborateurs et les cadres du Comintern. La base de données ainsi créée comprend plus de 28.000 biographies, rédigées selon un même modèle à partir des archives du Comintern à Moscou et d’autres sources, et représente un précieux instrument de recherche pour explorer l’histoire du communisme international par l’approche biographique. Klaus Meschkat a présenté une brève communication sur un autre projet biographique concernant l’histoire du Comintern et qui a abouti à la publication en 2004 d’un dictionnaire biographique des cominterniens latino-américains par une équipe de spécialistes incluant Peter Huber, Lazar Heifetz et Viktor Heifetz. Le Comintern était également au centre de la communication de José Gotovitch, qui a présenté l’itinéraire et les résultats d’un projet prosopographique sur les cominterniens de langue française, ayant abouti lui aussi à la publication d’un dictionnaire biographique. Kevin Morgan, de son côté, a fait le point sur un projet de biographie collective de militants communistes britanniques, réalisé à l’Université de Manchester, et sur les questions de méthode et d’interprétation soulevées par ce travail. Hermann Weber a exploré la dimension biographique du communisme allemand entre 1918 et 1945 en parlant du manuel biographique qu’il a publié récemment, en collaboration avec Andreas Herbst, et qui réunit 1400 biographies de communistes allemands, pratiquement tous les cadres importants du PC allemand sous la République de Weimar et pendant la dictature nazie. Ces biographies mettent en évidence la destinée souvent tragique de nombreux militants et cadres communistes de cette période tourmentée. Bernard Pudal a proposé une interprétation originale du monde communiste comme monde biocratique en montrant que l’importance de l’encadrement biographique et du registre biographique comme instrument de légitimation dans les partis communistes découle nécessairement du choix, fait par ces partis, du capital politique – au lieu du capital scolaire et du capital tout court – comme mode de différenciation et de hiérarchisation sociale : le critère à partir duquel la hiérarchie sociale s’ordonne dans l’univers communiste est la biographie, le récit de l’histoire sociale et idéologique de chacun.

Deux brèves communications ont clos la deuxième journée de la conférence. L’une, de Ottokar Luban, a exploré, à partir surtout d’archives judiciaires, les biographies de militants du groupe Spartakus, le cercle politique informel rèuni autour de Rosa Luxemburg et de Karl Liebknecht entre 1915 et 1918 ; l’autre, de Ulla Plener, a esquissé un portrait collectif d’un certain nombre de femmes allemandes, exilées en France pendant le nazisme, qui ont participé à la Résistance française.

Les débats ont permis d’approfondir plusieurs thèmes abordés dans les communications, mais surtout de comparer les différentes approches mises en œuvre et les résultats obtenus dans les différents projets prosopographiques présentés dans le cadre de la Conférence. Au terme de cette rencontre on peut constater que l’approche par la biographie collective ouvre réellement des pistes nouvelles à l’histoire ouvrière et sociale, comme d’ailleurs à d’autres branches de l’histoire. En fixant son attention sur les itinéraires individuels, elle conduit à se poser des questions originales et à mieux reconnaître la complexité des motivations du militantisme. Il s’agit d’un chantier en plein développement, comme le montrent les exemples nationaux pris en considération et le fait que les expériences déjà réalisées dans certains pays deviennent une référence et jouent un rôle de stimulation pour des entreprises analogues dans d’autres pays, par exemple en Amérique Latine. De nombreuses questions restent ouvertes et continueront à faire l’objet de débat. Elle ne concernent pas seulement le domaine de l’histoire sociale, mais également d’autres sciences humaines, comme la sociologie ou l’anthropologie.

La conférence a été préparée, sur le plan scientifique, par un groupe de travail coordonné par Bruno Groppo et composé de Feliks Tych, Michael Buckmiller, Claudie Weill, Claude Pennetier, Bernard Pudal, Berthold Unfried, Christine Schindler et Winfried Garscha. L’organisation technique a été assurée par Eva Himmelstoss. Le Centre d’Histoire Sociale du XXe Siècle (Université Paris I) a été étroitement associé à la préparation de cette conférence.

Bruno Groppo
(Octobre 2005)

Preparatory remarks (in French)

Biographie collective. Pistes pour la Conférence ITH 2005

Afin de mieux définir la problématique de la Conférence ITH 2005 sur la « Biographie collective » j’ai cherché tout d’abord à vérifier quels sont les travaux scientifiques déjà réalisés ou en cours qui méritent attention et qui peuvent apporter des éléments de réflexion et de discussion à la rencontre de Linz. J’ai privilégié les travaux qui concernent plus spécifiquement le mouvement ouvrier, sans toutefois négliger d’autres expériences. Un certain nombre de pistes se dessinent ainsi, qui pourraient former la trame de la future conférence.

Le terme de « biographie collective » désigne ici ce que certains chercheurs appellent, d’un terme plus compliqué, « prosopographie », c’est-à-dire, pour reprendre une définition « la mise en parallèle des biographies individuelles pour faire apparaître les facteurs discriminants qui dispersent sur l’échiquier politique les individus ». Claude Pennetier et Bernard Pudal , qui proposent cette définition, précisent que « c’est une méthode historique car elle joue sur la durée et recherche la périodisation, c’est une méthode sociologique car, partant des traces que sont par exemple les revendications d’appartenances professionnelles, les présentations des milieux familiaux, elle reconstitue des catégories, à la manière des historiens allemands qui au début du siècle ont fondé la méthode prosographique en utilisant les inscriptions funéraires pour reconstituer l’histoire sociale de la Rome antique». Il ne s’agit donc pas de faire la biographie des « grands hommes », mais plutôt de dessiner un portrait de groupe. Au cours des dernières années l’intérêt pour cette problématique, ainsi que, plus en général, pour celle de la biographie et de l’autobiographie, a fortement augmenté. L’approche par les individus, par la dimension personnelle, caractérise l’une des grandes tendances historiographiques actuelles, par exemple dans le domaine des études sur le communisme après l’ouverture des archives russes. Parmi les symptômes de l’intérêt croissant pour ces thèmes on peut citer toute une série de rencontres scientifiques, parmi lesquelles la conférence qui s’est tenue au German Historical Institute de Washington les 25-27 mars 2004, intitulée “Towards a Biographical Turn? Biography in Modern Historiography – Modern Historiography in Biography”, ou encore le colloque tenu à Manchester, du 6 au 8 avril 2001, sur le thème «People of a Special Mould ? : international conference on comparative communist biography and prosopography ». Il s’agit d’un chantier de recherche en pleine expansion, qui renouvelle les problématiques et les approches de l’histoire sociale et culturelle, ainsi que de l’histoire ouvrière.

Je présente ci-dessous quelques expériences qui devraient être prises en compte par la Conférence 2005. Je commence par l’expérience française, non seulement parce qu’elle m’est plus familière que d’autres, mais aussi parce qu’elle a joué un rôle de pionnière. Dès les années 60, en effet, s’est mis en place en France, sur impulsion de Jean Maitron, un vaste programme de recherche biographique qui a abouti à la réalisation du Dictionnaire Biographique du Mouvement Ouvrier Français (DBMOF, appelé aussi « Le Maitron» ), devenue une référence essentielle. Ce dictionnaire biographique en 44 volumes, dont la publication s’est étalée entre 1964 et 1993 (et jusqu’à 2002, en tenant en compte le volume 44, qui contient des biographies nouvelles), couvre, avec ses 103.000 notices, la période allant des origines du mouvement ouvrier en France jusqu’à 1939. Le travail se poursuit actuellement pour la période allant jusqu’à 1968. L’un des exposés de la Conférence devrait faire le point sur la réalisation de cette extraordinaire entreprise intellectuelle et surtout sur les problèmes de méthode auxquels elle a été confrontée. Claude Pennetier, chercheur au CNRS, qui a coordonné le travail du DBMOF après la mort de Jean Maitron et qui dirige actuellement le travail sur la période 1940-1968, est d’accord pour s’en charger. Christian Chevandier (Université Paris I) a également proposé une communication sur le Maitron.

Autour du DBMOF, d’autres travaux de caractère prosopographique de portée plus limitée ont vu le jour. Ils concernent notamment sur des catégories ouvrières comme les cheminots (Cheminots et militants : Un siècle de syndicalisme ferroviaire, Paris, Editions de l’Atelier, 2003, sous la direction de Marie-Louise Goergen) et les gaziers-électriciens (Gaziers-Electriciens, Paris, Editions de l’Atelier, 1996, sous la direction de Michel Dreyfus).
Toujours en France, ont été publiés – par Les Editions Ouvrières, devenues ensuite Les Editions de l’Atelier) des dictionnaires biographiques concernant le mouvement ouvrier d’autres pays, comme l’Autriche, l’Allemagne, le Japon. Récemment (2002), Michel Cordillot a publié un dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux Etats-Unis (La Sociale en Amérique, Paris, Editions de l’Atelier, 2002) : un millier de biographies d’exilés de langue française, réfugiés aux Etats-Unis entre 1848 et la fin de la première guerre mondiale. Un autre travail important, bien qu’il ne s’agisse pas d’un dictionnaire biographique, est la thèse de Rémi Skoutelsky (L’espoir guidait leurs pas, Paris, Grasset, 1998) sur les volontaires français des brigades internationales durant la guerre d’Espagne.
Il existe donc en France une intense activité de recherche dans le domaine de la biographie collective, qui peut fournir une contribution importante à la Conférence de Linz.

Parmi les travaux de caractère prosopographique concernant le mouvement ouvrier mérite une attention particulière le projet « Biographien sozialdemokratischer Parlamentarier in den deutschen Reichs- und Landtagen 1867-1933 » (en bref BIOSOP), dirigé par le professeur Wilhelm H. Schröder, du Zentrum für Historische Sozialforschung de l’Université de Cologne. Ce projet a donné lieu à une réflexion méthodologique très intéressante. Michael Buckmiller suggère que le prof. Schröeder soit associé à l’organisation de la Conférence 2005 de Linz, idée à laquelle je m’associe. Le projet BIOSOP a donné lieu à une réfléxion méthodologique approfondie, qui mériterait d’être prise en compte par la Conférence 2005.

Toujours en Allemagne, il faut signaler plusieurs travaux de l’ Institut für Geschichte und Biographie de la Fernuniversität (Université à distanc) de Hagen. L’accent est mis ici sur l’histoire orale comme méthode pour reconstruire les itinéraires biographiques de certains groupes. Alexander von Plato pourrait être contacté.

Aux Pays-Bas la réalisation la plus significative en matière de biographie collective concernant le mouvement ouvrier est le « Dictionnaire Biographique du Socialisme et du Mouvement Ouvrier aux Pays-Bas » (Biografisch Woordenboek van het Socialisme en de Arbeidersbeweging in Nederland, BWSA), en neuf volumes publiés entre 1986 et 2003. Je n’ai pas pu me renseigner plus directement sur cette expérience, puisque je ne lis pas le néerlandais, mais elle me semble tout à fait intéressante.

10 Août 2004

PS:
(11 Septembre 2004)

Le projet de « Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier québecois », développé au début des années 90 par le prof. Robert Comeau (Université du Québec à Montréal) et actuellement en cours de réalisation. Ce projet s’inspire directement, sur le plan méthodologique, du modèle français du Maitron.
Le projet de « Dictionnaire biographique des militants du mouvement ouvrier en Belgique », actuellement en cours sous la direction de Jean Puissant (prof. à l’Université Libre de Bruxelles).
Diccionari biogràfic del moviment obrer als Països catalans, coordonné par María Teresa MARTÍNEZ de SANS (XIXe siècle) et Pelai PAGÈS BLANCH (XXe siècle), Edicions Universitat de Barcelona-Publicacions de l’Abadia de Montserrat, Barcelona, 2000, 1482 p.

Bruno Groppo

Program

organized by International Conference of Labour and Social History (ITH) and Chamber of Labour of Upper Austria, kindly supported by the Federal Ministry of Education, Science and Culture, the Provincial Government of Upper Austria, the City of Linz, the Austrian Federation of Trade Unions and the Friedrich Ebert-Foundation Bonn.

In the framework of the 41st Linz Conference an exhibition about the “October Strike” of 1950 — a still disputed event in Austrian post war history (“communist putsch attempt” or social uprising?) — was shown.

 

PROGRAM

Simultaneous translation English – French – German

Thursday, September 15, 2005

9:00 am to 10:00 pm:
Registration of the participants at AK-Bildungshaus (cultural and educational centre of the Upper Austrian Chamber of Labour) Jägermayrhof, Römerstr. 98a, A-4020 Linz

2:00 pm to 3:30 pm:
Meeting of the Executive Committee and the International Advisory Board

3:30 pm to 3:45 pm: Break

3:45 pm to 6:30 pm:
General Assembly of the Member Institutes of ITH
Election of the new president and the board

7:00 pm:
Conference Opening by the new President of ITH (Berthold Unfried), representatives of the City of Linz, the Provincial Government of Upper Austria, the University of Linz, and by our host Mr. Erwin Kaiser from the AK-Bildungshaus Jägermayrhof. Conferring of the Herbert Steiner Prize for the promotion of scholars on the fieldsresearch on antifascist resistance, persecution and , exile as well asand the history of the labour movement.

Reception by the Mayor of Linz, Franz Dobusch, in Jägermayrhof

Lectures and Sessions

Friday, September 16, 2005

from 9:00 am
(Chair: Claudie Weill)

Welcoming of the participants
Gratulation for Susanne Miller, founding member of the ITH, at the occasion of her 90th birthday

Problems of Collective Biography in Labour History

Bruno Groppo (CNRS, Paris): Introduction
Claude Pennetier (CNRS, Paris): L’expérience du Dictionnaire Biographique du Mouvement Ouvrier Français. Les problèmes de la prosopographie en histoire ouvrière et sociale.
Feliks Tych (Warszawa): Erfahrungen mit dem biographischen Handbuch der polnischen Arbeiterbewegung.
Horacio Tarcus (Universidad de Buenos Aires): Pour un dictionnaire biographique de la gauche argentine.

Reception by the Provincial Governor of Upper Austria, Josef Pühringer, in the Youth Hostel of Linz

from 2:00 pm
(Chair: Michael Schneider)

Klaus Tenfelde (Ruhr-Universität Bochum): Generationen in der deutschen Sozialdemokratie.
Jürgen Mittag (Ruhr-Universität Bochum): Kollektivbiographische Forschung in der Geschichts-wissenschaft : Das Beispiel der sozialdemokratischen Land- und Reichstagsabgebordneten.
Patricia Toucas-Truyen (Université Paris I): Itinéraires biographiques de militants du mouvement coopéra­tif en France.
Short presentation: Claudie Weill (EHESS, Paris): Biographies de militants socialistes juifs de Russie.

6:30 pm: Dinner at Jägermayrhof

Saturday, September 17, 2005

from 9:00 am
(Chair: Feliks Tych)

Collective Biography-Projects after the Opening of Communist Archives

Michael Buckmiller (Universität Hannover): Biographien von Komintern-Mitarbeitern.
Short presentation: Klaus Meschkat (Universität Hannover): Das biographische Handbuch latein-amerikanischer Komintern-Mitarbeiter.
José Gotovich (Université Libre de Bruxelles): Les cominterniens de langue française. Problèmes méthodologiques posés par le Dictionnaire biographique de l’Internationale communiste.
Kevin Morgan (University of Manchester): The Communist Party Biographical Project.

from 2:00 pm
(Chair: Berthold Unfried)

Hermann Weber (Universität Mannheim): Biographien deutscher Kommunisten.
Bernard Pudal (Université Paris X Nanterre): Les biographies de militants communistes français.
Short presentation: Ottokar Luban (Berlin): Führung und Helferkreise der Spartakusgruppe (1915-1918): Probleme bei der Erforschung der Biographien.
Short presentation: Ulla Plener (Berlin): Frauen aus Deutschland in der französischen Resistance als “kollektive Biographie”.
General Discussion.

Sunday, September 18, 2005

Departure of the participants after breakfast

Abstracts

Claude Pennetier, CNRS, Paris
L’expérience du Dictionnaire Biographique du Mouvement Ouvrier Français. Les problèmes de la prosopographie en histoire ouvrière et sociale

La biographie collective occupe une place particulière en France en raison de l¹existence précoce d¹une série de dictionnaires biographiques, à l¹initiative de Jean Maitron (1910-1987). Ce sont au total 57 volumes qui verront le jour entre 1962 et 2004 dont 44 volumes français, trois volumes thématiques et 10 volumes internationaux. Cette production de grande ampleur a précédé et accompagné le tournant biographique des dernières décennies du Xxe siècle, en offrant, un large champ de réflexion sur les formes et niveaux de l¹engagement militant et en inspirant un programme de recherche sur la prosopographie des militants. Au Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, qui a couvert la période 1789-1939 avec plus de 100 000 notices, succède le Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social, 1940-1968 qui paraîtra sur une douzaine de volumes entre fin 2005 et 2012. La sociobiographie historique aura bénéficié de l¹apport de ces chantiers biographiques comme elle les aura transformés. Sans cesser d¹être des sources documentaires, les biographies sont aussi des matières premières pour des réflexions qui s¹inscrivent dans le renouvellement des problématiques en histoire sociale.

Feliks Tych, Jüdisches Historisches Institut Warschau
Erfahrungen mit dem biographischen Handbuch der polnischen Arbeiterbewegung

Das Referat ist der Geschichte einer lexikalischen Initiative gewidmet, die in den frühen 1960er Jahren, begleitet von politischen Stürmen, ihren Anfang nahm und deren Ergebnis sich bislang wie folgt darstellt: Zwei Bände, die vor 1989 herausgegeben wurden, ein Band, der in den 1990er Jahren erschien, und der abgeschlossene vierte Band, der noch dieses Jahr oder in der ersten Hälfte des Jahres 2006 in Druck gehen soll. Die vier Bände umfassen die Buchstaben von A bis N. Der Gesamtumfang ist auf sechs oder sieben Bände berechnet. Ein gebrauchsfertiges Nebenprodukt ist eine der Forschung bereits zugängliche annotierte Kartei (mit Links zu archivalischen Quellen, zu Presse- und anderen Veröffentlichungen), die Auskunft über mehr als 120.000 Personen gibt, über Aktivisten und Führer der polnischen Arbeiterbewegung aller Richtungen von ihren (sozialistischen) Anfängen bis zur Solidarność einschließlich. Es war die einzige derartig umfangreiche Publikation zu diesem Themenbereich im gesamten damaligen Ostblock – und daran hat sich bis heute nichts geändert. Im Referat werden Quellen-, Methoden- und politisch-historische Probleme analysiert, die sowohl bei diesem konkreten lexikografischen Forschungsunternehmen als auch allgemein bei prosopographischen Initiativen auftauchen.

Klaus Tenfelde, Ruhr-Universität Bochum
Generationen in der deutschen Sozialdemokratie

Generationsbildung lässt sich, mit Blick auf die Arbeiterbewegungen, als eine solche in den Arbeiterschaften generell, unter den Anhängern der Gewerkschaften und der Sozialdemokratie (aber auch der nichtsozialistischen Arbeiterbewegungen), in deren Mitgliedschaften und schließlich in deren Führungsgruppen untersuchen. Auf diesen vier Ebenen sind dabei durchaus unterschiedliche, das heißt, zeitlich verschieden disponierte oder unterschiedlich prägende, Prozesse zu erwarten. Im Allgemeinen haben unterschiedliche Generationsprägungen in der deutschen sozialistischen Arbeiterbewegung bis 1933 keine durchschlagend politischen Wirkungen gezeitigt. Obwohl ein Aufbruch der Gewerkschafts- und Parteijugend vor 1914 zu konstatieren ist, zeichnete sich ein Generationenkonflikt erst mit den “Jugenddebatten” in den Gewerkschaften und vor allem in der Sozialdemokratie gegen Ende der Weimarer Republik ab. Stellt man die Mitgliedschaften und das Führungspersonal in den Vordergrund, dann lässt sich das Sozialistengesetz (1878-1890) als eine entscheidend prägende Generationserfahrung bezeichnen, die wesentlich das frühere Aufbrechen von Generationskonflikten verhindert haben dürfte. An sich mögliche Unterscheidungen wie diejenige einer ersten und zweiten Pioniergeneration sowie der Parteiführungsgeneration seit der Wende zum 20. Jahrhundert treten hinter dieser generell prägenden Erfahrung zurück: Auch die Führungsgeneration der Weimarer Jahre verfügte noch über sozialistengesetzliche Erinnerungen. Im Ganzen bleibt zu berücksichtigen, dass soziale Bewegungen generell und die Arbeiterbewegungen in ihren Gründungsjahrzehnten (1860er/1870er Jahre, 1890-1914) “jugendliche” Bewegungen schon deshalb geblieben sind, weil sich die Zuströme an Mitgliedern auf die Altersgruppen der Zwanzig- bis Fünfunddreißigjährigen konzentrierten. Für die Nachkriegszeit lässt sich im Ganzen ein Prozess der schrittweisen Normalisierung” der Prozesse der Generationsbildung und der damit zusammenhängenden Elitenbildung konstatieren. Die 1960er Jahre bezeichnen darin eine einschneidende Zäsur: Sowohl für Exilanten als auch für diejenigen, die im Reich verblieben waren, haben die Diktatur- und Kriegserfahrungen generationelle Konfliktlagen überwuchert; erst nach “Godesberg” (1959) zeichnete sich, zumal mit den Mitgliederströmen seit 1968, ein eindeutiger identifizierbares Generationenbild ab.

Jürgen Mittag, Ruhr-Universität Bochum
Kollektivbiographische Forschung in der Geschichtswissenschaft: Das Beispiel der sozialdemokratischen Land- und Reichstagsabgeordneten

Als vergleichsweise junger methodischer Ansatz der Geschichtswissenschaft stößt die kollektive Biographik seit Beginn der 1970er Jahre auf wachsendes Interesse. Insbesondere von der Historischen Sozialforschung aufgegriffen und weiterentwickelt, bildete dieser Zweig biographischer Analyse einen interdisziplinären Schnittpunkt von Geschichtswissenschaft, Soziologie, Politikwissenschaft und Psychologie. Im Zentrum kollektivbiographischer Arbeit steht die vergleichende Analyse der Lebensläufe eines historischen Personenkollektivs. Hierbei eröffnet die Nutzung von computergestützten
Datenbanken und der Einsatz statistischer Verfahren die Verarbeitung umfangreicher Massendaten.
Erkenntnisziel kollektivbiographischer Untersuchungen ist es, einerseits eine Systematik zu erarbeiten, die das Allgemeine und Typische innerhalb der Gesamtheit hervorhebt, andererseits aber auch das Individuelle oder Untypische der Lebensläufe herauszustellen. Das Spannungsverhältnis, das sich aus der Dichotomie von ‘Struktur’ und ‘Individualität’ ergibt, verkörpert die Chancen dieses Ansatzes, der die umfassenden gesellschaftlichen Strukturen hinter den ‘großen’ Einzelpersönlichkeiten sichtbar machen kann, ohne die Bedeutung individueller Faktoren zu verdecken. Anwendung findet die kollektive Biographik vor allem bei der Erforschung politischer Führungsgruppen aus dem 19. und 20. Jahrhundert.
Als Resultat eines der bisher umfangreichsten und methodisch elaboriertesten Projekte ist 1995 das von Wilhelm Heinz Schröder herausgegebene Handbuch mit den Lebensläufen von insgesamt 2.427 sozialdemokratischen Landtagsparlamentariern und Reichstagsabgeordneten aus dem deutschen Kaiserreich und der Weimarer Republik erschienenen. Das Konferenzpapier skizziert die wichtigsten inhaltlichen Erträge dieses Projekts und untersucht, aus welchen sozialen Gruppen die Sozialdemokratie ihr Führungspersonal rekrutierte, welche Gemeinsamkeiten und Unterschiede die Lebensläufe der Abgeordneten durchziehen und welchen Anteil die so genannten ‘Arbeiterbeamten’ unter den sozialdemokratischen Parlamentariern ausmachen. In diesem Zusammenhang wird erörtert, welchen Beitrag kollektivbiographische Ansätze zu so kontrovers diskutierten Thesen wie die der ‘Bürokratisierung’ der hauptamtlich besoldeten Arbeiterbeamten innerhalb der SPD oder jene der negativen Integration der Sozialdemokratie leisten.
Eine zusammenfassende Betrachtung beleuchtet abschließend die Möglichkeiten und Grenzen der kollektiven Biographik als historische Methode zur Erforschung der Arbeiterbewegung.

Horacio Tarcus, Universidad de Buenos Aires – CeDInCI
Pour un dictionnaire biographique de la gauche argentine

Dans cette communication je voudrais présenter les fondements et la methodologie avec laquelle j’ai élaboré le Dictionnaire biographique de la gauche argentine, à paraître en 2006. Ce dictionnaire se distinguera des dictionnaires existentes en Amerique Latine qui ne sont que des galeries d’hommes illustres. Il est un dictionnaire des hommes et femmes qui ont animé les luttes sociales, politiques, educatives et culturelles en Argentine. L’information sur ces personnes, dispersée dans des milliers de journaux, révues, livres et brochures, de photographies, films et enregistrements, restait encore à être organisée de manière systématique. Il me semblait que ces vies meritaient un dictionnaire “total” à la façon du “Dictionnaire Maitron”. Ce projet, plus modeste, réunit 500 biographies, de la période de formation du mouvement ouvrier et socialiste dans les années 1870 jusqu’à la génération des années ’60 et ’70 du XXe siécle.

Patricia Toucas-Truyen, Université Paris I
Itinéraires biographiques de militants du mouvement coopératif en France

Cette communication s’inspire de l’expérience d’un travail biographique réalisé dans le cadre d’un ouvrage publié aux Editions de l’Atelier « Les coopérateurs, deux siècles de pratiques coopératives ». L’ouvrage réunit 230 biographies de militants coopérateurs français, appartenant à toutes les branches coopératives (coopération de consommation, coopération ouvrière de production, coopération agricole, coopération bancaire, coopération commerciale, coopération scolaire, coopération de transport, coopération artisanale, coopération maritime…).
Le choix des biographies antérieures à 1945 a été aisé, la postérité du personnage faisant loi. Nombre de ces coopérateurs figurent d’ailleurs dans le “Maitron”. La communication s’attachera à comparer les itinéraires, sous les angles variés de l’origine géographique, sociale et familiale, ou bien de l’adhésion à l’idéal coopératiste (en relation, ou non, avec un engagement politique ou syndical). Concernant les biographies de contemporains, les arbitrages ont été d’autant plus délicats, qu’il s’agissait d’un travail de commande. Il a fallu composer avec les propositions des organisations, non exemptes de partialité, la rivalité entre ces mêmes organisations pour obtenir la plus large représentation, le recueil plus ou moins fructueux de témoignages, la collaboration plus ou moins enthousiaste des intéressés. Au-delà du constat d’une certaine professionnalisation de l’engagement coopératif, je ne peux faire l’économie d’une réflexion sur l’enjeu, en terme d’image, que semble représenter pour le mouvement
la présentation de ces biographies.

Claudie Weill, EHESS, Paris
Biographies de militants socialistes juifs de Russie

L’étude des socialistes juifs de l’empire russe est grevée par des a priori dont il s’agit des tester la validité. D’abord par le fait que l’antisémitisme est une catégorie centrale autour de laquelle s’articulent les interrogations. Ensuite parce que l’anathème de judéo-bolchevisme continue à faire du communisme soviétique une importation étrangère á la société russe. Mettre en oeuvre la méthode prosopographique à partir des ego-documents émanant des socialistes juifs – sociaux-démocrates ou socialistes révolutionnaires – qui ont choisi d’adhérer à des partis russes permet d’opérer de l’intérieur, d’analyser la perception subjective que les militants avaient de leur judéité, de faire la part des contraintes auxquelles ils étaient soumis. Ces ego-documents permettent de débusquer l’assignation identitaire et les négociations entamées par les militants pour accéder à cette composante de la société impériale qu’est le mouvement révolutionnaire. Les adhérents aux partis socialistes juifs pour qui l’émancipation nationale juive fait d’emblée partie intégrante du processus d’engagement n’ont pas été retenus dans cette étude précisément parce que leur parcours témoigne d’un rapport immédiat à la judéité. Outre les facteurs de visibilité dont se réclame l’assignation identitaire tels que l’onomastique ou le phénotype, trois éléments ont été mis en oeuvre pour mesurer la perception de la judéité: le rapport à la religion, à la langue et à la nation. Les éventuelles lignes de clivage traversent les appartenances de parti en même temps qu’elles les déterminent jusqu’à un certain point, comme c’est le cas pour d’autres nationalités de l’empire russe.

Michael Buckmiller, Universität Hannover
Biographien von Komintern-Mitarbeitern

Seit Öffnung des Komintern-Archivs in Moskau ist zum erstenmal eine systematische Erfassung und wissenschaftliche Verarbeitung auch der biographischen Daten des Personals wesentlicher Teile der kommunistischen Weltorganisation möglich geworden. Dank der Förderung der Volkswagenstiftung und der Kooperation mit dem Moskauer Komintern-Archiv im RGASPI konnte mit einer umfangreichen Erhebung der Daten begonnen werden. Welche neuen Erkenntnisse lassen sich aus diesem Material gewinnen? Kann inzwischen mit einer quellengestützten “Kollektiv-Biographie” aus den Tausenden von Lebensläufen der Aktivisten begonnen werden? Welcher “Logik” unterliegen die Wandlungsprozesse der Apparate, der jeweiligen Gruppenidentitäten? Wie lassen sich Ursachen und Folgen des inszenierten Massenterrors aus den biographischen Schicksalen der Täter und Opfer analysieren? Nach Abschluß des Projekts sollen die neueren Ansätze der Biographieforschung erörtert und der Frage nachgegangen werden, welchen Beitrag sie zu einem vertieften Verständnis von Profil und Funktionsweise der Komintern leisten können.

Klaus Meschkat, Universität Hannover
Das biographische Handbuch lateinamerikanischer Komintern-Mitarbeiter

Als Teilergebnis des russisch-deutschen Forschungsprojekts zur Erstellung eines biographischen Handbuchs der Komintern ist im vergangenen Jahr ein biographisches Wörterbuch Die Kommunistischen Internationale und Lateinamerika 1919 bis 1943 erschienen. Es fußt auf einer vorgängigen Publikation in russischer Sprache von Lazar J. Heifets, die Vervollständigung der biographischen Angaben und die Übersetzung erfolgte jedoch im Rahmen des durch die Volkswagenstiftung geförderten Projekts. Damit liegen nun wesentliche biographische Daten der mit der Komintern verbundenen lateinamerikanischen Revolutionäre auch in Buchform vor. Das Wirken der Komintern in Lateinamerika kann mit diesem Material neu beleuchtet werden. Quantitative Untersuchungen, deren Problematik und Reichweite erörtert werden soll, können sich bald auf die EDV-gestützten Dateien des Gesamtprojekts stützen. Darüber hinaus ist nun aber auch eine intensivere Beschäftigung mit einzelnen Aktivisten möglich, über deren Komintern-Karriere genauere Angaben vorliegen. Dies soll exemplarisch am Schicksal kolumbianischer Revolutionäre dargestellt werden, die ab 1927 mehrere Jahre in Moskau verbracht haben. Wie hat sich ihre Denkweise und ihr Verhalten durch die Berührung mit stalinistischen Praktiken und die Aufnahme der stalinistischen Ideologie verändert?

José Gotovitch, Université Libre de Bruxelles
Les cominterniens de langue française. Problèmes méthodologiques posés par le Dictionnaire biographique de l’Internationale communiste

Le dictionnaire des pays de langue française ne correspond pas à son intitulé: trois des quatre pays concernés (Belgique, Luxembourg, Suisse) utilisent également une autre langue et institutionnellement ils ont été rattachés à des instances kominterniennes différentes. L’unité problématique tient cependant dans le fait que les partis concernés ont agi dans un contexte politique démocratique, donc dans la légalité.
Malgré cela les parcours de ces révolutionnaires croisent la prison, l’affrontement de rue, mais aussi la bataille parlementaire. Malgré les politiques de l’IC , en particulier, l’isolement de la “Troisième période”, les militants de ces partis ont été dans l’obligation d’opérer des compromis, voire des alliances avec ceux qu’ils vilipendaient la veille, sans jamais dévier de la fidélité absolue à l’IC c’est à dire à l’URSS.
Schizophrénie des individus ou réserves bigarrées de militants de cultures diverses offrant à chaque tournant les militants adéquats? Un ou plusieurs modèles de “kominterniens” – malgré le moule des Ecoles léninistes sensées forger le communiste unique? Dans le kaléidoscope de ces quatre pays de démocratie bourgeoise, l’éventail offre un objet d’étude passionnant. D’abord, la formation même de ces militants, leur capital social et culturel déterminent-t-ils des parcours spécifiques? Leur proximité ou non avec la social démocratie détermine-t-elle un comportement spécifique? Quelle est d’ailleurs la proportion de ces cadres issus des école? Inversément, les élèves sont ils tous devenus cadres? Y a-t-il d’autres chemins plus prégnants que les voies claires de la formation marxiste léniniste? Dans ces pays de forte imprégnation religieuse, le rapport à la religion est il présent dans la formation, dans le rapport au parti ? On le voit, ce dictionnaire spécifique impose un questionnement très typé, auquel pourraient d’ailleurs se rattacher d’autres partis, notamment néerlandais ou, sous réserve d’une identité propre, scandinaves. Notre approche n’a donc pas pu être purement statistique. Il ouvre clairement le débat sur l’impossible paradigme kominternien.

Kevin Morgan, University of Manchester
The Communist Party Biographical Project

The Communist Party of Great Britain (CPGB) was already recognised within the Comintern as possessing certain distinctive social and political characteristics. On the one hand, its levels of recruitment were poor and even derisory by the standards of many other European communist parties. On the other hand, its members enjoyed an unusual degree of acceptance and/or influence within the relatively ecumenical structures of the British left. For this reason the CPGB provides an interesting case with which to test traditional notions of the communist party as a “party of absolute integration” (Neumann). More specifically, in the CPGB biographical project at the University of Manchester a wide range of oral and documentary sources were used to explore the significance of transitions and trajectories in the political life history, and the diverse roles and contexts in which communists were involved. Drawing on Max Gluckman’s concept of multiplexity, we show how in practice a party like the CPGB had rather limited success in creating the sort of multiplex counter-community in which ties of kinship, neighbourhood, work and religious or political association tended to reinforce each other. Instead, the study of communist activism reveals a complex interaction with its wider political culture and thus provides an insight into broader issues of radicalisation and the transmission of political values.

Hermann Weber, Universität Mannheim
Biographien deutscher Kommunisten

Seit 2004 liegt ein biographisches Nachschlagewerk vor (Hermann Weber/Andreas Herbst: Deutsche Kommunisten. Biographisches Handbuch 1918-1945), das die Lebensläufe des Führungskorps des deutschen Kommunismus beschreibt. Die 1400 KPD-Spitzenfunktionäre waren mehrheitlich junge, frühere Arbeiter, aber auch Angestellte, Intellektuelle oder Künstler (darunter 129 Frauen). Weit über 400, also fast jeder Dritte, verloren auf gewaltsame Weise ihr Leben, 222 wurden in der barbarischen Hitler-Diktatur ermordet, 178 sind in Stalins Schreckensregime umgekommen. Die Biographien widerspiegeln die Wandlung des deutschen Kommunismus, die wachsende Abhängigkeit von Moskau, den Verlust von Autonomie und innerparteilicher Demokratie noch drastischer als die Strukturen. Der ständige Austausch des Führungspersonals belegt die Wandlung des deutschen Kommunismus von einem radikalen Teil der Emanzipationsbewegung deutscher Arbeiter zu einer Organisation, die sich politisch und personell der Komintern und der KPdSU Stalins unterordnete.

Bernard Pudal, Université Paris X Nanterre
Les biographies de militants communistes français

Le répertoire du biographique prospecté dans nos études sur les militants communistes français (les biographies collectives comme préalable à l’analyse des trajectoires biographiques singulières, le référentiel biographique stalinien comme cadre cognitif et “théorie politique” du capital politique communiste, les biographies édifiantes, fictionnelles ou non, l’anthropomorphisation des collectifs et les procédures d’identification qu’elle suscite, les autobiographies d’institution et les ego-documents) s’inscrit dans l’étude du communisme comme “biocratie”. Ce caractère biocratique du communisme, outre qu’il explique la richesse des archives biographiques, peut être pensé par analogie avec les systèmes politiques qui réservent à une noblesse privilèges et positions éminentes. A condition de prendre la mesure néanmoins de ce qui les différencie, en particulier l’interdit symbolique qui porte sur la lignée. Les biographies des militants communistes français, qu’elles soient individuelles ou collectives, sont prises dans ce monde biocratique et ses contradictions.

Ottokar Luban, Berlin
Führung und Helferkreis der Spartakusgruppe (1915-1918): Probleme bei der Erforschung der Biographien

Der Kreis um Rosa Luxemburg und Karl Liebknecht – Gruppe Internationale bzw. ab 1916 Spartakusgruppe genannt – hatte als gezwungenermaßen weitgehend illegal arbeitende informelle Gruppierung in der deutschen Sozialdemokratie keine gewählte Führung und keine eigene formale Mitgliedschaft. Aus dieser Sachlage ergeben sich bei der Erfassung der biographischen Daten eine Reihe von Problemen:
– Wer ist dem Führungskreis zuzurechnen?
– Wer kann als Helfer, wer kann als passiver Anhänger der Spartakusgruppe gerechnet werden? Sind die entsprechenden Angaben in Polizeiakten zuverlässig?
– Welche biographischen Daten sind relevant? Geburtsdatum, Beruf, Familienstand, Dauer der Parteizugehörigkeit, bisherige Parteifunktionen, Gewerkschaftszugehörigkeit und -funktion.
– In welchen archivalischen Quellen sind die meisten Angaben über Spartakus-“Mitglieder” und ihre biographischen Daten zu finden?
Vom Verfasser ist eine erste Auswertung der vorhandenen biographischen Daten zum Helferkreis der Spartakusgruppe in Berlin (aber noch nicht im Reich) vorgenommen worden.

List of participants

Ardelt Rudolf, Johannes Kepler Universität Linz, Austria
Benser Günter, Förderkreis Archive u. Bibliotheken zur Geschichte d. Arbeiterbewegung, Germany
Buckmiller Michael, Institut für Politische Wissenschaft, Univ. Hannover, Germany
Bitzegeio, Ursula, Friedrich-Ebert-Stiftung Bonn, Germany
Fischer Ilse, Archiv der sozialen Denokratie der FES, Germany
Franc Jean Louis, France
Franc Martin, Ústav pro Soudobé dĕjiny AV ČR, Praha, Czech Republic
Garscha Winfried, ITH, Austria
Gotovitch José, Université Libre de Bruxelles, Belgium
Graf Andreas, IWK-Redaktion, FU Berlin, Germany
Grages Christian, Germany
Grass Martin, Arbetarrörelsens arkiv och bibliotek, Sweden
Groppo Bruno, CNRS, Univ. de Paris I, France
Hapák Pavel, Inštitút Vzdelávania Odborov Slovenskej Republiky, Slovak Republic
Hauch Gabriella, Inst. f. Frauen- und Geschlechterforschung, Univ. Linz, Austria
Hautmann Hans, Linz, Austria
Helfer Karin, ITH, Germany
Himmelstoss Eva, ITH, Austria
Hofmann Jürgen, Histor. Kommission der Linkspartei. PDS, Germany
Holze Rainer, Förderkreis Archive u. Bibliotheken zur Geschichte d. Arbeiterbewegung, Germany
Ito Narihiko, ITH Japan
Janiak-Jasinska Agnieszka, University Warsaw, Poland
Jemnitz János, MTA – Történettudományi Intézet, Hungary
Jönson Ulf, Arbetarrörelsens arkiv och bibliotek, Sweden
Kaiser Erwin, Bildungshaus Jägermayrhof der AK Oberösterreich, Austria
Knapić-Krhen Cvetka, Novo Drustvo Zagreb, at present Slovenia
Kocian Jiří, Ústav pro Soudobé dĕjiny AV ČR, Praha, Czech Republic
Konok Péter, Politikatörténeti Intézet, Hungary
Köstenberger Julia, Institut für Zeitgeschichte, Univ. Wien, Austria
Kuretsidis-Haider Claudia, DÖW, Austria
Leffler Marion, Växjö Universitet, Institutionen för humaniora/historia, Sweden
Lichtenberger Sabine, Institut f. Gewerkschafts- und AK-Geschichte, Austria
Lotteraner Max, Honorary member of ITH, Arbeiterkammer Linz, Austria
Luban Ottokar, Germany
Marjanucz Laszlo, Lehrstuhl f. Neuere u. Neueste Geschichte, Univ. Szeged, Hungary
Mayer David, Institut für Wirtschafts- u. Sozialgeschichte, Univ. Wien, Austria
Meschkat Klaus, Institut für Soziologie und Sozialpsychologie, Univ. Hannover, Germany
Miller Susanne, Honorary member of ITH, FES Bonn, Germany
Mittag Jürgen, Ruhr-Univ. Bochum, Inst. für soziale Bewegungen, Germany
Mokrý Miroslav, Inštitút Vzdelávania Odborov Slovenskej Republiky, Slovak Republic
Morgan Kevin, GIPP, The University of Manchester, Great Britain
Mucsi Ferenc, Institut f. History, Hungarian Academy of Science, Hungary
Olsson Lars, School of the Humanties, Växjö Universitet, Sweden
Ota Yoshiki, Okayma University, Japan
Pasteur Paul, CERA, Univ. Rouen, Dept. d’Histoire , France
Pellar Brigitte, Institut f. Gewerkschafts- und AK-Geschichte, Austria
Pennetier Claude, CHS – Centre d’Histoire Sociale du XXe Siècle, France
Plener Ulla, Förderverein f. Forschungen zur Gesch. d. Arbeiterbewegung, Germany
Prenninger Alexander, LBI für histor. Sozialwissenschaften, Austria
Profittlich Sonja, Archiv der sozialen Denokratie der FES, Germany
Pudal Bernard, Université Paris-X Nanterre, France
Ragusa Andrea, Fondazione di Studi Storici Filippo Turati, Italy
Renner Heinz, ITH, Austria
Rozman Franc, Pedagoška Fakulteta, Univerza Maribor, Slovenia
Sachse Mirjam, Archiv der dt. Frauenbewegung Kassel, Germany
Schafranek Hans, Austria
Schindler Christine, DÖW, Austria
Schneider Michael, Archiv der sozialen Demokratie der FES, Germany
Seeck Wolfgang, Friedrich-Ebert-Stiftung Bonn, Germany
Skrzypczak Henryk, Honorary member of ITH, Germany
Székely Gabor, Politikatörténeti Intézet, Hungary
Tarcus Horacio, Universidad de Buenos Aires – CeDInCI, Argentina
Tcholakova Antoaneta, Bulgarisches Forschungsinstitut in Österreich, Austria
Tenfelde Klaus, Inst. f. soziale Bewegungen, Ruhr-Univ. Bochum, Germany
Toucas Patricia, France
Tych Feliks, Honorary member of ITH, Zydowski Instytut Historyczny, Poland
Unfried Berthold, ITH, Austria
Weber Hermann, Mannheimer Zentrum für Europäische Sozialforschung, Univ. Mannheim, Germany
Weill Claudie, EHESS, France
Żarnowska Anna, Universität Warschau, Poland
Zeitlhofer Hermann, Inst. für Wirtschafts- und Sozialgeschichte, Univ. Wien, Austria